Jour 3 - Périple des Amériques
🇨🇦 Parent, QC --> Bégin, QC
Étape | Cumulés |
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409 km | 1356 km |
Ce matin, je me suis fait réveiller par un bruit d'animal. Il était environ 6h00, j'entendais un animal roder, ça semblait être le son de sabots au sol. J'ai tenté d'ouvrir le zipper de ma fenêtre silencieusement pour voir la bête qui était à mes côtés. Un zipper, ça fait du bruit, alors je l'ai juste entendu partir au trot sans pouvoir savoir qui était là. J'imagine que ça devait être un chevreuil. J'aurais bien aimé le voir. Une fois mon très bon café et mon toasté aux bananes engloutis, je repars à la conquête de la route du Nord de la Trans-Québec Trail.
Je parcours les chemins forestiers jusqu'à un embranchement où je dois m'arrêter pour savoir par où aller. Et c'est là que j'ai rencontré André, à la croisée du chemin forestier R0450 et de la rivière Windigo. On a jasé, évidemment, de mon camion ainsi que de la vie en général, tout en descendant une bonne Coors Light gracieuseté d'André. Il était seulement 11h20. En repartant, je me sentais presque étourdi. J'ai redoublé de prudence et cinq minutes plus tard, tout était digéré.
J'ai poursuivi sur les chemins forestiers jusqu'en milieu d'après-midi pour arriver sur du bitume dans la municipalité de La Doré. Après deux jours à rouler sur des chemins de terre, ça faisait un peu drôle de ne pas entendre de bruit de secousses. Parce que ce n'est pas reposant conduire un camion pesant rempli de multiples trucs pêle-mêle, tout brasse, tout tombe. Et en parlant de tomber, j'ai encore eu un dégât. Le premier cette année, heureusement, mais lors de mon périple à la Baie-James, ça m'est arrivé plus d'une fois. Je crois que c'était après avoir rencontré André. Je cherchais ma bouteille d'eau et celle-ci avait viré à l'envers et s'était vidée sur ma veste chaude, mon sac à dos et le siège passager. Le litre d'eau au complet s'est vidé. J'avais opté pour un bouchon avec un bouton au centre pour boire facilement. ERREUR!! Pas pour un périple en camion sur des routes sinueuses. Tout doit se visser et rester fermé. Bref, j'ai dû tout sortir pour faire sécher. Mon camion est encore plus en désordre.
Rendu à La Doré, j'ai dû décider si j'allais monter au nord pour aller au bout de la route 167 près de la mine de diamant Renard, qui est désaffectée malgré les millions de dollars de subventions de nos gouvernements. En regardant le site de la Sopfeu, je me rends compte que l'indice de feu de forêts de la route 167 nord, à partir de Mistissini, un peu après Chibougamau, est tout en rouge. Donc ma décision a été assez simple à prendre. Je n'y vais pas et je poursuis sur la TQT vers le Saguenay.
Ah oui, j'ai oublié de vous raconter le cauchemar que j'ai fait durant ma première nuit à Senneterre. Un cauchemar digne des enfants. Le genre de cauchemar qui se poursuit quelques minutes après s'être réveillé. J'ai rêvé que je revenais durant la nuit à La Prairie. Dans mon rêve, je me réveille et je ne trouve plus mon camion, je marche dans la ville pour le retrouver, je suis en panique, je n'ai aucune idée où il est. Ensuite, je me réveille et je suis quasiment en pleurs et je me demande toujours où est mon camion, par où je vais aller pour le retrouver. Je bouge un peu et je me rends compte que je suis en train de me réveiller dans la tente popup de mon camion. Quel soulagement, vous ne pouvez pas savoir. Je voyais mon périple terminé, je me sentais perdu et si triste. Bref, c'est fou comment notre cerveau gère tout ce qu'on vit pour produire ces drôles de rêves, ou plutôt ces cauchemars.