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Étape 18 - Périple des Amériques

🇨🇦 Cape Bear, PE --> Percé, QC

Étape Cumulés
1266 km 10251 km

Jour 1 : Cape Bear, PE --> Miramichi, NB (583 km)

Partir de Cape Bear s'est fait tout en douceur. Je n'ai pas pris de café avant le départ, j'ai tout simplement quitté dès mon réveil en me disant que j'allais le prendre un peu plus tard. C'est lors de mon arrêt à la pointe Prim que j'ai décidé de le prendre. Il était presque 10h, c'était le temps. Je pensais prendre ce fameux café tranquillement tout près du phare Prim. Erreur, mon café n'avait pas encore fini de couler que je vois un autobus touristique débarquer. Je suis parti à rire, je ne m'attendais pas à ça. C'était vraiment cocasse comme situation. J'ai également vu une drôle de traduction sans la salle de bain du phare. Vous verrez cette traduction dans les photos.

Je repars pour compléter le circuit côtier des pointes de l'Est. En arrivant à Charlottetown, PE, c'était un peu plus le chaos sur les routes. Par chance, j'avais programmé mon parcours sur le GPS car ce n'était pas facile de suivre les panneaux routiers dans ce secteur pour aller en direction du circuit "Côte de sable rouge" qui allait ensuite me permettre de rejoindre le pont de la Confédération. Une fois sur le circuit, il est redevenu facile de suivre les panneaux routiers. Les différents circuits sur l'Île-du-Prince-Édouard sont très bien identifiés. À chaque endroit où je me demandais par où aller, je voyais la pancarte du circuit qui l'indiquait. C'est vraiment facile à suivre, ce qui me permettait de me concentrer sur les magnifiques paysages et non seulement chercher la route à prendre.

Après le pont de la Confédération, j'ai fait un nouvel arrêt à la station-service dans le rond-point de Port Elgin, NB. C'est certainement mon 5e arrêt là en quelques jours. Je m'y suis arrêté cette fois-ci pour graisser à nouveau le prop-shaft avant de repartir.

Pour traverser du Nouveau-Brunswick, j'avais plusieurs options. Là aussi, ils ont différents circuits routiers. J'ai opté pour le circuit du littoral acadien. C'est le circuit qui m'attirait le plus. Je ne l'ai pas complété en une seule journée car il fait plus de 550 km. Sur le circuit du littoral acadien, les panneaux d'arrêt m'ont fait ressortir un souvenir de jeunesse. Quand j'étais enfant, on pouvait lire sur les panneaux "Arrêt Stop". Selon mes recherches Google, les panneaux routiers d'arrêt au Québec ont évolué pour afficher simplement "Arrêt" au lieu de "Arrêt Stop" vers le début des années 1980. Cette transition a été réalisée pour simplifier et uniformiser la signalisation, en privilégiant l'utilisation du français dans la signalisation routière.

Et ici, sur le circuit acadien, je vois les panneaux d'arrêt qui affichent "Stop Arrêt". L'inverse de ce qu'on avait lorsque j'étais enfant. Ici, les panneaux routiers affichent "Stop Arrêt" pour refléter le bilinguisme de la région, qui a une population importante de francophones et d'anglophones. Cette double signalisation vise à assurer la compréhension par tous les usagers de la route, qu'ils soient francophones ou anglophones, et à respecter la dualité linguistique de la région. Cette pratique est conforme aux politiques de bilinguisme des provinces atlantiques du Canada, comme le Nouveau-Brunswick, qui est officiellement bilingue.

Ma route pour la journée s'est arrêtée un peu après Miramichi. Mon camp se trouvait au bout d'un quai avec vue sur le golfe du Saint-Laurent. Dès le début de la noirceur, un bruit a attiré mon attention. C'était le bruit de pétards, plutôt de feux d'artifice. Eh oui, j'assistais aux feux d'artifice de la fête du Canada de Miramichi à partir de mon lit. Les feux ont duré une vingtaine de minutes. Ce n'était pas encore terminé qu'un voisin d'où j'étais avait lui aussi une série de feux d'artifice à faire éclater à partir de son quai. J'ai trouvé ça bien amusant et divertissant, je me suis endormi quelques minutes après que les feux ont terminé.

Jour 2 : Miramichi, NB --> Percé, QC (683 km)

Ce matin, je me suis réveillé très tôt à cause d'un pêcheur qui venait chercher de l'eau froide du golfe du St-Laurent pour les moules dans son usine, située non loin de là. Il avait oublié d'apporter un jerrycan d'essence, ce qui a causé la panne de sa pompe peu de temps après. Je suis allé le voir, il s'est aussitôt excusé de m'avoir réveillé et m'a raconté son histoire de moules et sa soirée de la veille pour la fête du Canada. Cette rencontre ressemblait à un cliché vivant d'un pêcheur acadien, et lui, il les incarnait tous. Ce qu'il m'a raconté ne se raconte pas ici. Ce fut une courte rencontre assez divertissante. J'ai rapidement plié bagage et repris la route. À ce moment-là, il était clair que je n'allais pas prendre mon café avant de partir, encore une fois.

Mon objectif de la matinée était de prendre une douche chaude, et pour cela, l'application iOverlander m'a encore une fois bien aidé. Le titre disait : "La meilleure douche sur la côte acadienne." C'était à Sainte-Marie-sur-Mer, et c'était vrai, une excellente douche bien chaude.

La suite de mon exploration du Nouveau-Brunswick m'a amené au Phare de la pointe Miscou. La pointe Miscou, située à l'extrémité nord-est de l'île Miscou, est un lieu enchanteur réputé pour son phare emblématique, construit en 1856, qui guide encore aujourd'hui les marins à travers les eaux tumultueuses de la baie des Chaleurs et du golfe du Saint-Laurent.

Voici la petite histoire de ce phare.

Premier système d'éclairage

Entre 1856 et 1893, la première lanterne du phare de Miscou émettait une lumière fixe et rouge. Importé d'Angleterre, le système nommé « catoptrique » se composait de huit lampes, chacune munie d'un miroir parabolique en acier poli d'une vingtaine de pouces de diamètre. Leur feu était alimenté par de l'huile de phoque tirée d'un réservoir commun. Le gardien devait allumer les huit lampes chaque soir et les éteindre chaque matin. Disposées en cercle, elles projetaient leur lumière dans toutes les directions. En hiver, il fallait chauffer l'huile pour l'empêcher de se figer.

L'évolution de la lanterne du phare de la pointe Miscou

1873 - L'huile de phoque fut remplacée par l'huile de charbon qui gardait sa fluidité en hiver. Cette même année, un sifflet appelé « corne de brume vapeur » fut installé. Son sifflement pouvait s'entendre jusqu'à une distance de 17,5 km (onze milles) par temps calme.

1893 - Les huit lampes furent remplacées par une lampe tournante à éclipses (lampe posée sur un lit de mercure), visible à une distance de 22,5 km (14 milles) en mer.

1896 - La télégraphie sans fil fut installée au phare.

1907 (environ) - Un réflecteur à huit lentilles monté de prismes remplaça le système de miroirs paraboliques.

Le dernier système d'éclairage fut un jet lumineux émis par une lampe à vapeur de mercure de 700 watts, lançant un rayon bleuté visible à 40 milles en mer.

J'aime apprendre comment les choses ont évolué au fil du temps. Pourquoi il y a une route à tel endroit, etc. Cela me fait penser au phare de la pointe Prim, où l'autobus de touristes est arrivé pendant que je faisais mon café. Les panneaux du phare expliquaient qu'il avait été construit, entre autres, pour améliorer la qualité de la livraison du courrier. À l'époque, vers les années 1840, le courrier était transporté par des commerçants locaux, et de nombreux naufrages rendaient la livraison du courrier entre l'Île-du-Prince-Édouard et le continent peu fiable. Ils ont donc construit ce phare pour améliorer la fiabilité du courrier et réduire les naufrages, bien entendu. On voit qu'à l'époque, tout comme aujourd'hui, la communication était très importante. Aujourd'hui, nous avons les réseaux sociaux, mais à l'époque, c'était la fameuse lettre livrée par le facteur qui était la seule façon de communiquer avec les gens qui n'habitaient pas notre village.

En quittant la pointe de Miscou, je pensais me diriger vers un camp tout juste après avoir traversé la frontière du Québec. Mais les nombreux panneaux interdisant le camping et le stationnement de plus de 4 heures étaient présents à plusieurs endroits. Cela m'a fait rouler jusqu'à Percé, QC. Je suis arrivé assez tard, et mon emplacement était près d'un édifice brûlé d'un ancien camping. En arrivant à la nuit tombée, peu importaient les panneaux, j'allais rester là pour la nuit.