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Étape 19 - Périple des Amériques

🇨🇦 Percé, QC --> Mégantic, QC

Étape Cumulés
1091 km 11342 km

Jour 1 : Percé, QC --> Sainte-Foy, QC (866 km)

Je me suis réveillé dans les ruines d'un camping. Il y avait plein de vitres fracassées. Sur le coup, j'espérais ne pas avoir de crevaison. Tout était beau, ouf. Je descends de cet endroit paisible mais tout de même inquiétant. Il était encore une fois assez tôt. La marée était haute alors je n'ai pas pu aller marcher jusqu'au rocher Percé. Je l'ai "yeuté" en masse comme le disait si bien mon pêcheur acadien, mais lui ne parlait évidemment pas du rocher Percé. L'effet que ça m'a fait quand il est apparu en sortant d'un tournant, c'est comme si j'arrivais devant un mur. Carrément, c'est immense, c'est droit, ça semble irréel. Il est principalement composé de calcaire, une roche relativement résistante à l'érosion, ce qui expliquerait qu'il soit encore debout.

En quittant Percé, j'ai décidé de prendre la route 132 dans son intégralité en passant par le parc national de Forillon. J'ai été au bout de la route principale et pris quelques minutes pour observer la baie de Gaspé. Après quelques minutes d'observation, j'ai aperçu un phoque qui se baignait tout bonnement près de l'Anse-aux-Amérindiens. J'ai pris une photo et une vidéo. Je vous partage la photo dans cette publication.

Vous ne le savez peut-être pas, mais je collectionne les photos de mon camion avec les ponts couverts du Québec. Lorsque je vois un petit panneau brun avec un pont couvert dessus, je ne peux pas m'empêcher d'y aller et de prendre une photo du pont. J'ai vu deux de ces panneaux. Le premier était à Grande-Vallée, j'ai suivi les indications et j'ai croisé le pont Galipeault (1923). Puis, passé Matane, à Saint-Ulric, une deuxième pancarte m'appelle. J'ai suivi le guide et croisé le pont Pierre-Carrier (1918). Ces ponts me fascinent car encore une fois l'histoire nous parle. C'étaient les routes que nos ancêtres parcouraient. Ça me fait rêver de cette époque.

Je prends une petite pause de la route arrivé à Rimouski. J'avais fait 530 km de route dans ma journée. Après une bonne heure de pause, je reprends la route. Je ne sais pas encore où je vais m'arrêter. Puisque mon camion roule bien à 75 km/h sur la 132 tout en me faisant dépasser à répétition, je me sentais bien et étais bien en selle pour continuer.

L'autoroute 20 commence un peu après Trois-Pistoles. Je me suis dit qu'en restant sur la 132, il y aurait moins de voitures puisque les gens iraient sur l'autoroute 20. Ce fut le cas, mais pas tant que ça. Alors je regarde mes options d'entrée et de sortie sur l'autoroute 20 au cas où mon camion n'aime pas aller à 90-92 km/h étant donné son état. Je me lance et j'embarque sur l'autoroute 20 à la sortie 521 tout en roulant vers l'ouest. L'avantage de l'autoroute est qu'il y a deux voies. Alors, même si je ne vais pas vite, les autres voitures et camions peuvent me dépasser facilement. Ça diminue mon stress de conduite.

Je fais une pause dans une halte-routière entre Saint-Eugène et Montmagny pour évaluer par où je me dirige pour passer la nuit. On s'entend que près des "grandes" villes, c'est toujours plus compliqué. Je décide d'appeler ma fille, elle vit à Sainte-Foy, pour lui demander ce qu'elle fait de sa soirée et si elle aimerait que je passe et dorme chez elle. C'est ce que j'ai fait. Cet arrêt chez elle m'a fait le plus grand bien. Je pouvais me poser et relaxer avec elle. C'était exactement ce dont j'avais besoin. J'adore vraiment conduire mon camion, sinon je ne ferais pas ce grand périple. Mais le conduire quand il est en partie brisé demande beaucoup et mon cerveau est passé par toutes les émotions depuis les premiers symptômes en Nouvelle-Écosse il y a déjà 4-5 jours. Alors, m'arrêter chez elle fut une source de ressourcement et de motivation.

Jour 2 : Sainte-Foy, QC --> Mégantic, QC (225 km)

En me réveillant, je me suis rappelé que je venais de faire un cauchemar. Oui, un deuxième cauchemar à propos de mon camion depuis le début de mon périple. Dans ce rêve, j'étais dans un restaurant à Sainte-Foy et j'entendais un moteur diesel démarrer, le même bruit que celui de mon camion. Immédiatement, je sens qu'il y a quelque chose qui cloche. Je me lève de mon siège et je vois passer mon camion. On était en train de voler mon camion, mon fidèle compagnon de voyage. Je me mets à courir après lui. Même si je ne le voyais plus, je suivais son odeur de diesel. Puis, je le revois passer au loin et je remarque qu'il est légèrement différent et qu'il roule avec le toit pop-up ouvert, ce qui n'a pas de sens. Mon rêve se termine en me laissant croire que ce n'était pas mon camion finalement. C'est tellement curieux de faire ces rêves qui touchent à une partie de ce que je vis et qu'en changeant ma routine du dodo, je ne dors pas dedans, ce qui me génère dans mon inconscient toutes sortes de craintes. J'étais bien content de le voir par la fenêtre du salon.

J'ai passé une bonne partie de l'avant-midi avec ma fille, puis repars avec comme plan de match d'aller dormir près de Mégantic dans les sentiers de la Montagne de Marbre. Ce sera la 4e fois que je m'y rendrai pour dormir. Je sais par contre que si je veux aller dormir en haut, à 658 mètres d'altitude, je vais devoir faire du hors route dans des sentiers de quad. Puisque c'est de la basse vitesse, je ne crains pas trop que mon camion me donne de la misère. Soyons prudents, comme toujours, car on ne sait jamais. Juste avant d'arriver aux sentiers, je m'arrête chez Maxi pour m'acheter des hauts de cuisse de poulet, ça va me faire un souper de roi. Puis je me rends au stationnement des sentiers, je dégonfle mes pneus, j'engage le régime bas de la boîte de transfert et je débute l'ascension. J'avais déjà planifié que j'allais rester au sommet pour deux nuits. Donc demain sera une journée pour me reposer ainsi que pour reprendre mon retard dans mes publications. J'avais accumulé cinq jours de retard entre mes publications et où j'étais rendu réellement. Je me suis même trompé hier, j'ai ajouté des photos qui vont avec ma publication d'aujourd'hui. J'ai fait la correction :-)

Il ne me reste pas beaucoup de route à faire pour compléter la section Est-du-Canada de mon périple. Je savoure chaque instant, même lorsque c'est difficile et je le ferai jusqu'à la dernière goutte, comme on dit dans une publicité de café.