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2024

Périple des Amériques - Destination Alaska - Ulysse

Ulysse : Un Camion, Un Nom, Une Odyssée

Ulysse, mon Land Rover Defender 2001 équipé du moteur 300 Tdi, tire son nom du légendaire héros de la mythologie grecque. Comme son homonyme, mon véhicule incarne l'esprit de l'aventure et de la découverte. À l'instar d'Ulysse qui a entrepris un voyage épique rempli d'innombrables défis, mon camion Ulysse est prêt à m'accompagner pour un long périple à travers les routes les plus isolées de l'Amérique. De la traversée du Canada d'Est en Ouest, à l'aventure en Alaska, jusqu'à l'exploration des terres lointaines de l'Argentine, Ulysse sera mon fidèle compagnon de voyage, me permettant de vivre des aventures dignes des récits mythologiques.

Comme Ulysse, mon véhicule est également un symbole de ruse et d'ingéniosité. Il est équipé pour affronter les terrains les plus difficiles et me permet de voyager en toute autonomie, à la manière du héros grec qui a dû faire preuve de beaucoup d'ingéniosité pour surmonter les obstacles qui se dressaient sur son chemin. Chaque voyage à bord d'Ulysse est une occasion de suivre les traces du légendaire explorateur et de découvrir des paysages magnifiques et des cultures fascinantes.

Ainsi, Ulysse est bien plus qu'un simple nom pour mon camion ; c'est un symbole de mon désir de vivre des aventures inoubliables et de découvrir les merveilles du monde qui m'entoure. Que ce soit en affrontant les éléments ou en partageant des moments de convivialité avec les habitants locaux, Ulysse est mon fidèle compagnon de voyage, prêt à m'accompagner tout au long de cette longue odyssée.

Glossaire:

Ulysse est un personnage de la mythologie grecque, également connu sous le nom d'Odysseus dans les récits grecs anciens. Il est le protagoniste de l'épopée homérique "L'Odyssée", attribuée au poète grec Homère. Ulysse est le roi d'Ithaque et est célèbre pour son intelligence, sa ruse et sa bravoure. Son nom est souvent associé à l'idée d'un voyage épique, de la ruse et de la persévérance face à l'adversité, en référence à son long et difficile retour chez lui après la guerre de Troie.

Le terme "Odyssée" fait référence à un long voyage rempli d'aventures et de péripéties, généralement associé à des exploits héroïques. Il tire son nom de l'épopée grecque classique "L'Odyssée", attribuée au poète Homère, qui raconte le retour du héros Ulysse à Ithaque après la guerre de Troie. Ce voyage est rempli d'épreuves et de rencontres avec des divinités et des monstres mythologiques, ce qui en fait une référence pour tout voyage long et périlleux.

Périple des Amériques - Destination Alaska - DA000

Destionation Alaska

Depuis le retour de mon périple de l'Est du Canada, j'ai dû effectuer plusieurs réparations sur mon camion, j'ai passé du temps avec mes proches, et, j'ai planifié la suite de mon périple à travers les Amériques.

Au cours des derniers jours, j'ai finalisé la planification de mon itinéraire de la section "Destination Alaksa". Évidemment, ce n'est qu'un brouillon, car je n'ai pas défini de délais stricts entre les étapes, ni une estimation précise de la durée de cette portion de mon périple à travers les Amériques. À l'instar de mes aventures à la Baie-James et dans l'Est du Canada, je me laisserai guider par les imprévus et l'inspiration du moment pour décider des chemins à emprunter.

Mon objectif demeure inchangé pour l'ensemble de mon périple des Amériques : voyager lentement avec mon formidable camion. D'ailleurs, j'ai trouvé son nom il y a déjà plusieurs semaines, et je vous le dévoilerai bientôt. Je souhaite parcourir les routes à un rythme qui s'imposera naturellement. Idéalement, j'aimerais avancer plus doucement que lors de mon périple dans l'Est du Canada. Toutefois, étant donné que nous sommes déjà tard dans l'année et que l'hiver et la noirceur approchent dans les régions nordiques, il est possible que je doive voyager plus rapidement que prévu. Je m'adapterai aux circonstances.

Ma route planifiée en mots

Mon périple commence par une traversée du sud de l’Ontario, une région riche en paysages variés. Je prendrai la direction de la Bruce Peninsula, célèbre pour ses falaises de calcaire plongeant dans les eaux cristallines du lac Huron. Après avoir exploré cette magnifique région, je continuerai vers le nord-ouest, longeant les rives majestueuses du lac Supérieur jusqu’à Thunder Bay. Le trajet autour de ce grand lac, avec ses forêts denses et ses vastes étendues d’eau, promet d’être un moment fort du voyage.

En poursuivant mon chemin, j’achèverai la traversée de l’Ontario en me dirigeant vers Winnipeg. C’est en approchant de cette ville que je me trouverai au cœur du Canada, un symbole géographique marquant de mon parcours.

À partir de Winnipeg, je suivrai la légendaire Red Coat Trail, une route historique empruntée autrefois par la police montée canadienne, qui m’emmènera jusqu’à Lethbridge, en Alberta. De là, mon aventure prendra une nouvelle direction, celle du grand nord. Je passerai par Red Deer, une ville qui occupe une place spéciale dans mon cœur, car c’est là que j’ai passé six semaines en immersion anglaise à l’âge de 18 ans. À l’époque, je rêvais déjà de revenir à Montréal en voiture, un rêve qui prend désormais une nouvelle forme.

La route vers le nord me conduira à travers les vastes plaines de l’Alberta, puis dans les contrées sauvages du nord de la Colombie-Britannique. Mon voyage se poursuivra à travers le Yukon, avec ses paysages à couper le souffle, jusqu’à atteindre les Territoires du Nord-Ouest, où le petit village de Tuktoyaktuk se dresse fièrement au bord de l’océan Arctique.

Entre Tuktoyaktuk et Prudhoe Bay, en Alaska, j’espère emprunter la mythique “Top of the World Highway”, une route spectaculaire qui traverse les montagnes et offre des vues imprenables sur les étendues sauvages. Cependant, cette route est fermée en hiver en raison des conditions dangereuses, et elle ferme généralement autour du 15 septembre. Si je n’y arrive pas à temps, je devrai faire un détour de 1500 kilomètres pour redescendre vers Whitehorse et reprendre l’Alaska Highway vers le nord.

Après avoir atteint Prudhoe Bay, point ultime de mon aventure, je redescendrai lentement vers Vancouver, savourant chaque kilomètre de ce retour vers le sud, où d’autres aventures m’attendent.

À bientôt !

-- Stéphano votre explorateur préféré !

Étape 20 - Périple des Amériques

🇨🇦 Mégantic, QC --> La Prairie, QC

Étape Cumulés
426 km 11768 km

Jour 1 : Mégantic, QC --> Sutton, QC (280 km)

J'ai pris le temps de bien déjeuner avec un excellent café avant de descendre dans le sentier de quad. Cette descente fut une quinzaine de minutes de bonheur. Durant ma journée de "vacances" (2e journée au même campement), j'avais fait des recherches pour essayer de comprendre pourquoi la direction de mon camion vibre autant.

J'ai questionné ChatGPT sur les causes possibles de la problématique de vibration de la direction avant de mon camion. Plusieurs causes ont été énoncées, et l'une d'elles a attiré mon attention : la pression des pneus pourrait être une des causes. Je lui ai demandé de préciser la pression recommandée pour mon modèle de camion. Ensuite, je l'ai relancé avec la même question en spécifiant lorsque mon camion est à sa pleine capacité. J'ai validé ses réponses avec le manuel de mon camion et elles concordaient. Lorsqu'on est à pleine capacité, on peut augmenter la pression des pneus arrière jusqu'à 48 PSI, mais les pneus avant restent à 30 PSI. C'est certain que ça peut varier un peu, mais avec mon manque d'expérience après mes rotations de roues, j'ai réajusté la pression avant et arrière des pneus en fonction de la pleine charge, 38 PSI en avant et 45 PSI en arrière. Je venais donc trouvé un potentiel suspect pour mon problème de vibration.

Aussi, dans mes analyses, mon camion allait toujours bien le matin, mais après 1-2h de route, ça vibrait de plus en plus. C'est pour ça que je pensais que graisser l'arbre de transmission avant le matin était efficace. Mais maintenant, je pense que c'est plutôt la pression des pneus qui augmentait en roulant. Le matin, la pression était haute mais encore correcte pour ne pas vibrer, et après 2h de route, la chaleur des pneus augmentait et par conséquent la pression également. J'ai vérifié avec mon manomètre et la différence de pression entre les pneus en fin de journée et le lendemain matin était d'environ 7 PSI.

Ce matin, après la descente de la montagne de marbre, je n'ai pas ajouté de PSI supplémentaire à l'avant, malgré que mon camion soit à pleine capacité. J'ai ressenti à peine des vibrations tout au long de ma journée de route. J'ai testé toutes les vitesses où la veille ça vibrait. Aujourd'hui, il y avait parfois de légères vibrations. Il y en a encore, donc ce n'est pas juste ça le problème, mais je pense bien que c'est la principale raison. J'aurais bien aimé identifier ça plus tôt, j'aurais exploré un peu plus la Nouvelle-Écosse. L'expérience rentre et c'est ce qui est important. Il y a toujours place à s'améliorer et à approfondir nos connaissances.

Ma route m'a amené vers Magog, toujours en empruntant les Sentiers Trans-Québec Trails. J'adore rouler sur ce sentier en utilisant l'application. C'est simple, tu n'as qu'à suivre le trajet et apprécier les paysages. La majorité des routes que j'ai empruntées aujourd'hui étaient en gravier. Plusieurs affichaient un panneau "Route fermée en hiver" ou "Route non entretenue, à vos risques". Ce sont souvent les plus belles routes. Il y a eu un dénivelé à remonter après avoir passé le ruisseau où mon camion s'est arrêté au milieu de la montée car il n'avait plus assez de puissance. Normalement, je vois ça venir et je mets le régime bas avant de poursuivre, mais cette fois, j'ai mal évalué. J'ai eu un peu la peur, à vrai dire. Je serai encore plus prévoyant à l'avenir.

Dans les Cantons de l'Est, tout est privé. Il n'y a pratiquement aucun endroit où tu peux faire du boondocking légalement. J'ai donc décidé d'aller au Mont-Sutton et payer une nuitée en VR. C'est comme ça que ça s'appelle ici.

Jour 2 : Sutton, QC --> La Prairie, QC (146 km)

Il y avait beaucoup de VR ce matin en me levant dans le stationnement du Mont-Sutton; la majorité a dû arriver tard. Encore une fois, je prends le temps de prendre mon déjeuner et pendant ce temps, je vois la majorité des VR quitter. Il faut croire qu'ils ne sont pas là pour faire la grasse matinée. Je prends la route en utilisant toujours les sentiers Trans Québec Trails jusqu'à Bedford. Arrivé à Bedford, je m'enligne pour un arrêt à la bleuetière Jutras. Ce qui m'a manqué le plus pendant mon mois sur la route, c'est la fraîcheur des fruits. Ceux qui me connaissent bien savent que j'adore les fruits, tous les fruits, tant qu'ils sont juteux et sucrés. Arrivé à la bleuetière, la pancarte "Ouvert" n'était pas allumée. Je me risque quand même, mais je me heurte à une barrière. Un voisin me dit que ça ouvre seulement mercredi (dans 3 jours). Je vais devoir combler mon désir de fruits frais un peu plus tard. Je réajuste ma route pour faire un arrêt au lave-auto, histoire d'avoir un camion présentable et plus facile à ranger à mon retour. Je dois aller dans les lave-autos manuels puisque mon camion n'est pas compatible avec les lave-autos "normaux". Et ça me va, car il y a tellement de terre et de boue sous le camion que je préfère utiliser le pistolet à pression pour faire un bon travail. Il me restait seulement 20 km à faire avant d'arriver à la maison. Je sens les émotions monter, c'est fort, j'ai vécu quatre semaines assez intenses. J'accepte toutes ces émotions et je rentre tout doucement.

La première chose que j'ai faite en arrivant, c'est défaire mon garage qui était sur le point de tomber. Ensuite, je relaxe et finalise cette publication.

Les prochains jours et semaines seront consacrés à des vacances d'été et à faire les ajustements sur mon camion pour la suite de mon périple. La suite se nomme : Destination Alaska.

À bientôt !

-- Stéphano votre explorateur préféré !

Étape 19 - Périple des Amériques

🇨🇦 Percé, QC --> Mégantic, QC

Étape Cumulés
1091 km 11342 km

Jour 1 : Percé, QC --> Sainte-Foy, QC (866 km)

Je me suis réveillé dans les ruines d'un camping. Il y avait plein de vitres fracassées. Sur le coup, j'espérais ne pas avoir de crevaison. Tout était beau, ouf. Je descends de cet endroit paisible mais tout de même inquiétant. Il était encore une fois assez tôt. La marée était haute alors je n'ai pas pu aller marcher jusqu'au rocher Percé. Je l'ai "yeuté" en masse comme le disait si bien mon pêcheur acadien, mais lui ne parlait évidemment pas du rocher Percé. L'effet que ça m'a fait quand il est apparu en sortant d'un tournant, c'est comme si j'arrivais devant un mur. Carrément, c'est immense, c'est droit, ça semble irréel. Il est principalement composé de calcaire, une roche relativement résistante à l'érosion, ce qui expliquerait qu'il soit encore debout.

En quittant Percé, j'ai décidé de prendre la route 132 dans son intégralité en passant par le parc national de Forillon. J'ai été au bout de la route principale et pris quelques minutes pour observer la baie de Gaspé. Après quelques minutes d'observation, j'ai aperçu un phoque qui se baignait tout bonnement près de l'Anse-aux-Amérindiens. J'ai pris une photo et une vidéo. Je vous partage la photo dans cette publication.

Vous ne le savez peut-être pas, mais je collectionne les photos de mon camion avec les ponts couverts du Québec. Lorsque je vois un petit panneau brun avec un pont couvert dessus, je ne peux pas m'empêcher d'y aller et de prendre une photo du pont. J'ai vu deux de ces panneaux. Le premier était à Grande-Vallée, j'ai suivi les indications et j'ai croisé le pont Galipeault (1923). Puis, passé Matane, à Saint-Ulric, une deuxième pancarte m'appelle. J'ai suivi le guide et croisé le pont Pierre-Carrier (1918). Ces ponts me fascinent car encore une fois l'histoire nous parle. C'étaient les routes que nos ancêtres parcouraient. Ça me fait rêver de cette époque.

Je prends une petite pause de la route arrivé à Rimouski. J'avais fait 530 km de route dans ma journée. Après une bonne heure de pause, je reprends la route. Je ne sais pas encore où je vais m'arrêter. Puisque mon camion roule bien à 75 km/h sur la 132 tout en me faisant dépasser à répétition, je me sentais bien et étais bien en selle pour continuer.

L'autoroute 20 commence un peu après Trois-Pistoles. Je me suis dit qu'en restant sur la 132, il y aurait moins de voitures puisque les gens iraient sur l'autoroute 20. Ce fut le cas, mais pas tant que ça. Alors je regarde mes options d'entrée et de sortie sur l'autoroute 20 au cas où mon camion n'aime pas aller à 90-92 km/h étant donné son état. Je me lance et j'embarque sur l'autoroute 20 à la sortie 521 tout en roulant vers l'ouest. L'avantage de l'autoroute est qu'il y a deux voies. Alors, même si je ne vais pas vite, les autres voitures et camions peuvent me dépasser facilement. Ça diminue mon stress de conduite.

Je fais une pause dans une halte-routière entre Saint-Eugène et Montmagny pour évaluer par où je me dirige pour passer la nuit. On s'entend que près des "grandes" villes, c'est toujours plus compliqué. Je décide d'appeler ma fille, elle vit à Sainte-Foy, pour lui demander ce qu'elle fait de sa soirée et si elle aimerait que je passe et dorme chez elle. C'est ce que j'ai fait. Cet arrêt chez elle m'a fait le plus grand bien. Je pouvais me poser et relaxer avec elle. C'était exactement ce dont j'avais besoin. J'adore vraiment conduire mon camion, sinon je ne ferais pas ce grand périple. Mais le conduire quand il est en partie brisé demande beaucoup et mon cerveau est passé par toutes les émotions depuis les premiers symptômes en Nouvelle-Écosse il y a déjà 4-5 jours. Alors, m'arrêter chez elle fut une source de ressourcement et de motivation.

Jour 2 : Sainte-Foy, QC --> Mégantic, QC (225 km)

En me réveillant, je me suis rappelé que je venais de faire un cauchemar. Oui, un deuxième cauchemar à propos de mon camion depuis le début de mon périple. Dans ce rêve, j'étais dans un restaurant à Sainte-Foy et j'entendais un moteur diesel démarrer, le même bruit que celui de mon camion. Immédiatement, je sens qu'il y a quelque chose qui cloche. Je me lève de mon siège et je vois passer mon camion. On était en train de voler mon camion, mon fidèle compagnon de voyage. Je me mets à courir après lui. Même si je ne le voyais plus, je suivais son odeur de diesel. Puis, je le revois passer au loin et je remarque qu'il est légèrement différent et qu'il roule avec le toit pop-up ouvert, ce qui n'a pas de sens. Mon rêve se termine en me laissant croire que ce n'était pas mon camion finalement. C'est tellement curieux de faire ces rêves qui touchent à une partie de ce que je vis et qu'en changeant ma routine du dodo, je ne dors pas dedans, ce qui me génère dans mon inconscient toutes sortes de craintes. J'étais bien content de le voir par la fenêtre du salon.

J'ai passé une bonne partie de l'avant-midi avec ma fille, puis repars avec comme plan de match d'aller dormir près de Mégantic dans les sentiers de la Montagne de Marbre. Ce sera la 4e fois que je m'y rendrai pour dormir. Je sais par contre que si je veux aller dormir en haut, à 658 mètres d'altitude, je vais devoir faire du hors route dans des sentiers de quad. Puisque c'est de la basse vitesse, je ne crains pas trop que mon camion me donne de la misère. Soyons prudents, comme toujours, car on ne sait jamais. Juste avant d'arriver aux sentiers, je m'arrête chez Maxi pour m'acheter des hauts de cuisse de poulet, ça va me faire un souper de roi. Puis je me rends au stationnement des sentiers, je dégonfle mes pneus, j'engage le régime bas de la boîte de transfert et je débute l'ascension. J'avais déjà planifié que j'allais rester au sommet pour deux nuits. Donc demain sera une journée pour me reposer ainsi que pour reprendre mon retard dans mes publications. J'avais accumulé cinq jours de retard entre mes publications et où j'étais rendu réellement. Je me suis même trompé hier, j'ai ajouté des photos qui vont avec ma publication d'aujourd'hui. J'ai fait la correction :-)

Il ne me reste pas beaucoup de route à faire pour compléter la section Est-du-Canada de mon périple. Je savoure chaque instant, même lorsque c'est difficile et je le ferai jusqu'à la dernière goutte, comme on dit dans une publicité de café.

Étape 18 - Périple des Amériques

🇨🇦 Cape Bear, PE --> Percé, QC

Étape Cumulés
1266 km 10251 km

Jour 1 : Cape Bear, PE --> Miramichi, NB (583 km)

Partir de Cape Bear s'est fait tout en douceur. Je n'ai pas pris de café avant le départ, j'ai tout simplement quitté dès mon réveil en me disant que j'allais le prendre un peu plus tard. C'est lors de mon arrêt à la pointe Prim que j'ai décidé de le prendre. Il était presque 10h, c'était le temps. Je pensais prendre ce fameux café tranquillement tout près du phare Prim. Erreur, mon café n'avait pas encore fini de couler que je vois un autobus touristique débarquer. Je suis parti à rire, je ne m'attendais pas à ça. C'était vraiment cocasse comme situation. J'ai également vu une drôle de traduction sans la salle de bain du phare. Vous verrez cette traduction dans les photos.

Je repars pour compléter le circuit côtier des pointes de l'Est. En arrivant à Charlottetown, PE, c'était un peu plus le chaos sur les routes. Par chance, j'avais programmé mon parcours sur le GPS car ce n'était pas facile de suivre les panneaux routiers dans ce secteur pour aller en direction du circuit "Côte de sable rouge" qui allait ensuite me permettre de rejoindre le pont de la Confédération. Une fois sur le circuit, il est redevenu facile de suivre les panneaux routiers. Les différents circuits sur l'Île-du-Prince-Édouard sont très bien identifiés. À chaque endroit où je me demandais par où aller, je voyais la pancarte du circuit qui l'indiquait. C'est vraiment facile à suivre, ce qui me permettait de me concentrer sur les magnifiques paysages et non seulement chercher la route à prendre.

Après le pont de la Confédération, j'ai fait un nouvel arrêt à la station-service dans le rond-point de Port Elgin, NB. C'est certainement mon 5e arrêt là en quelques jours. Je m'y suis arrêté cette fois-ci pour graisser à nouveau le prop-shaft avant de repartir.

Pour traverser du Nouveau-Brunswick, j'avais plusieurs options. Là aussi, ils ont différents circuits routiers. J'ai opté pour le circuit du littoral acadien. C'est le circuit qui m'attirait le plus. Je ne l'ai pas complété en une seule journée car il fait plus de 550 km. Sur le circuit du littoral acadien, les panneaux d'arrêt m'ont fait ressortir un souvenir de jeunesse. Quand j'étais enfant, on pouvait lire sur les panneaux "Arrêt Stop". Selon mes recherches Google, les panneaux routiers d'arrêt au Québec ont évolué pour afficher simplement "Arrêt" au lieu de "Arrêt Stop" vers le début des années 1980. Cette transition a été réalisée pour simplifier et uniformiser la signalisation, en privilégiant l'utilisation du français dans la signalisation routière.

Et ici, sur le circuit acadien, je vois les panneaux d'arrêt qui affichent "Stop Arrêt". L'inverse de ce qu'on avait lorsque j'étais enfant. Ici, les panneaux routiers affichent "Stop Arrêt" pour refléter le bilinguisme de la région, qui a une population importante de francophones et d'anglophones. Cette double signalisation vise à assurer la compréhension par tous les usagers de la route, qu'ils soient francophones ou anglophones, et à respecter la dualité linguistique de la région. Cette pratique est conforme aux politiques de bilinguisme des provinces atlantiques du Canada, comme le Nouveau-Brunswick, qui est officiellement bilingue.

Ma route pour la journée s'est arrêtée un peu après Miramichi. Mon camp se trouvait au bout d'un quai avec vue sur le golfe du Saint-Laurent. Dès le début de la noirceur, un bruit a attiré mon attention. C'était le bruit de pétards, plutôt de feux d'artifice. Eh oui, j'assistais aux feux d'artifice de la fête du Canada de Miramichi à partir de mon lit. Les feux ont duré une vingtaine de minutes. Ce n'était pas encore terminé qu'un voisin d'où j'étais avait lui aussi une série de feux d'artifice à faire éclater à partir de son quai. J'ai trouvé ça bien amusant et divertissant, je me suis endormi quelques minutes après que les feux ont terminé.

Jour 2 : Miramichi, NB --> Percé, QC (683 km)

Ce matin, je me suis réveillé très tôt à cause d'un pêcheur qui venait chercher de l'eau froide du golfe du St-Laurent pour les moules dans son usine, située non loin de là. Il avait oublié d'apporter un jerrycan d'essence, ce qui a causé la panne de sa pompe peu de temps après. Je suis allé le voir, il s'est aussitôt excusé de m'avoir réveillé et m'a raconté son histoire de moules et sa soirée de la veille pour la fête du Canada. Cette rencontre ressemblait à un cliché vivant d'un pêcheur acadien, et lui, il les incarnait tous. Ce qu'il m'a raconté ne se raconte pas ici. Ce fut une courte rencontre assez divertissante. J'ai rapidement plié bagage et repris la route. À ce moment-là, il était clair que je n'allais pas prendre mon café avant de partir, encore une fois.

Mon objectif de la matinée était de prendre une douche chaude, et pour cela, l'application iOverlander m'a encore une fois bien aidé. Le titre disait : "La meilleure douche sur la côte acadienne." C'était à Sainte-Marie-sur-Mer, et c'était vrai, une excellente douche bien chaude.

La suite de mon exploration du Nouveau-Brunswick m'a amené au Phare de la pointe Miscou. La pointe Miscou, située à l'extrémité nord-est de l'île Miscou, est un lieu enchanteur réputé pour son phare emblématique, construit en 1856, qui guide encore aujourd'hui les marins à travers les eaux tumultueuses de la baie des Chaleurs et du golfe du Saint-Laurent.

Voici la petite histoire de ce phare.

Premier système d'éclairage

Entre 1856 et 1893, la première lanterne du phare de Miscou émettait une lumière fixe et rouge. Importé d'Angleterre, le système nommé « catoptrique » se composait de huit lampes, chacune munie d'un miroir parabolique en acier poli d'une vingtaine de pouces de diamètre. Leur feu était alimenté par de l'huile de phoque tirée d'un réservoir commun. Le gardien devait allumer les huit lampes chaque soir et les éteindre chaque matin. Disposées en cercle, elles projetaient leur lumière dans toutes les directions. En hiver, il fallait chauffer l'huile pour l'empêcher de se figer.

L'évolution de la lanterne du phare de la pointe Miscou

1873 - L'huile de phoque fut remplacée par l'huile de charbon qui gardait sa fluidité en hiver. Cette même année, un sifflet appelé « corne de brume vapeur » fut installé. Son sifflement pouvait s'entendre jusqu'à une distance de 17,5 km (onze milles) par temps calme.

1893 - Les huit lampes furent remplacées par une lampe tournante à éclipses (lampe posée sur un lit de mercure), visible à une distance de 22,5 km (14 milles) en mer.

1896 - La télégraphie sans fil fut installée au phare.

1907 (environ) - Un réflecteur à huit lentilles monté de prismes remplaça le système de miroirs paraboliques.

Le dernier système d'éclairage fut un jet lumineux émis par une lampe à vapeur de mercure de 700 watts, lançant un rayon bleuté visible à 40 milles en mer.

J'aime apprendre comment les choses ont évolué au fil du temps. Pourquoi il y a une route à tel endroit, etc. Cela me fait penser au phare de la pointe Prim, où l'autobus de touristes est arrivé pendant que je faisais mon café. Les panneaux du phare expliquaient qu'il avait été construit, entre autres, pour améliorer la qualité de la livraison du courrier. À l'époque, vers les années 1840, le courrier était transporté par des commerçants locaux, et de nombreux naufrages rendaient la livraison du courrier entre l'Île-du-Prince-Édouard et le continent peu fiable. Ils ont donc construit ce phare pour améliorer la fiabilité du courrier et réduire les naufrages, bien entendu. On voit qu'à l'époque, tout comme aujourd'hui, la communication était très importante. Aujourd'hui, nous avons les réseaux sociaux, mais à l'époque, c'était la fameuse lettre livrée par le facteur qui était la seule façon de communiquer avec les gens qui n'habitaient pas notre village.

En quittant la pointe de Miscou, je pensais me diriger vers un camp tout juste après avoir traversé la frontière du Québec. Mais les nombreux panneaux interdisant le camping et le stationnement de plus de 4 heures étaient présents à plusieurs endroits. Cela m'a fait rouler jusqu'à Percé, QC. Je suis arrivé assez tard, et mon emplacement était près d'un édifice brûlé d'un ancien camping. En arrivant à la nuit tombée, peu importaient les panneaux, j'allais rester là pour la nuit.

Étape 17 - Périple des Amériques

🇨🇦 Cape Clear, NS --> Cape Bear, PE

Étape Cumulés
1982 km 8985 km

Jour 1 : Cape Clear, NS --> Troy, NS (428 km)

Dès mon réveil, j'étais prêt à reprendre la route pour contempler les paysages que la Cabot Trail offre. Il semblerait que les plus beaux points de vue sont à venir, mis à part ce que j'ai ici à Cape Clear, bien entendu. Je dis un dernier au revoir à mes nouveaux amis et les regarde partir avant de le faire à mon tour. J'avais un peu de retard dans ma routine du matin pour reprendre la route en même temps qu'eux.

Comme promis, les paysages sont fantastiques, tout comme les dénivelés. À plusieurs reprises, j'ai utilisé le bas régime de la boîte de transfert. J'aimerais bien pouvoir changer de régime tout en roulant parce qu'en régime bas, je ne peux pas aller plus vite que 45-50 km/h, et on s'entend que ce n'est pas assez vite lorsque j'atteins le sommet de la pente. À défaut de pouvoir faire ce changement en roulant, je m'arrête sur l'accotement pour le faire et repars 30 secondes plus tard. Ce n'est quand même pas si pire comme manœuvre.

Au milieu de la Cabot Trail, j'ai exploré la plage de Meat Cove. Jérémy m'en avait parlé la veille. J'ai pu me rendre sur la plage de roches avec mon camion. En m'y rendant, j'ai vu plusieurs jeunes faire de la motocross. Dans le groupe, il y avait une petite fille. Elle me suivait de trop près à mon goût. Je lui ai parlé et elle m'a dit qu'elle trouvait que j'avais un beau camion et voulait savoir d'où je venais en regardant ma plaque d'immatriculation. C'est là que je lui ai demandé son âge, elle a 9 ans. Elle préférait faire de la moto que de jaser puisqu'elle est repartie aussitôt en me disant qu'elle devait suivre ses amis. J'ai eu tout juste le temps de la prendre en photo quand elle partait.

Après la Cabot Trail, j'ai été vérifier que l'emplacement que j'avais trouvé sur iOverlander était correct avant d'aller faire mon changement d'huile et la rotation des pneus. Eh oui, ça fait déjà 5000 km depuis Sept-Îles. J'avais identifié le Canadian Tire de Port Hawkesbury, NS pour le faire. J'entre acheter un bidon d'huile car il m'en manquait un peu pour remplir après la vidange. J'ai besoin de 6,7 litres. Cette fois-ci, j'ai adopté une meilleure stratégie pour minimiser les dégâts d'huile et éviter d'utiliser trop de Brake Cleaner. J'avais remarqué que la majorité de l'huile se répandait partout lorsque j'enlevais le filtre à huile. J'ai donc utilisé un grand sac ziplock sous le filtre à huile pendant que je le dévisse. Comme attendu, l'huile sortait de partout, mais n'allait ni sur l'essieu avant ni sur la bâche de protection que j'utilise, mais allait bien dans le sac ziplock. Ce fut donc un succès pour ce qui est du nettoyage. Je risque d'utiliser cette technique à chaque fois. Pour ce qui est de la rotation des pneus, ou plutôt des roues, tout s'est bien passé en terme d'opération. Par contre je me suis interrogé sur l'ordre de rotation que j'avais fait la dernière fois, à Sept-Îles. Je pense que j'ai mélangé l'ordre la fois précédente, mais ne sachant pas vraiment, je n'ai pas eu le choix que de faire ma rotation telle que prévue. Je vais par contre identifier mes roues pour pouvoir mieux suivre l'ordre.

Ah oui, en dévissant mon filtre à l'huile j'ai eu la grande surprise de trouver une de mes lampe de poche encore présente sous mon camion. Elle est la depuis mon changement d'huile 5000km plus tôt. Faut croire que l'aimant est pas mal fort car pour que ma lampe de poche reste en place pendant 5000 km de route sinueuse je ne me serais pas attendu à ça. Bien content de l'avoir retrouvé. Je l'ai même utilisé durant cette maintenance. Elle garde donc bien sa charge.

Après ma maintenance, j'ai laissé mon huile usée près de la porte du centre du pneu puisque le Canadian Tire venait de fermer 10 minutes plus tôt. Je suis allé faire une petite épicerie chez Sobey's et filer vers mon emplacement pour la nuit. À ma grande surprise, à mon arrivée, je vois un autre voyageur à l'endroit où je pensais camper. Ce voyageur avait lui aussi un Defender comme le mien. Ce fut une merveilleuse rencontre avec Alister et Karen. Ils viennent d'Écosse. On peut les retrouver sur Instagram : https://www.instagram.com/zentravels4x4

Jour 2 : Troy, NS --> Petit-Cap, NB (700 km)

La journée débute en dégustant un bon café en placottant avec mes mes nouveau amis Écossais. Puis, j'ai repris la route en direction d'Halifax en empruntant la route de la région de l'Eastern Shore qui longe le littoral de l'océan Atlantique. J'aime vraiment conduire le long des côtes. J'apercevais à ma gauche l'océan Atlantique pratiquement tout le long de cette route. C'est durant cette section que j'ai commencé à avoir des ennuis mécaniques plus sérieux avec la direction de mon camion. Je pensais que la rotation des roues que j'ai faite la veille allait aider. Malheureusement, ça n'a pas été le cas. J'ai donc décidé de réduire mon exploration de la Nouvelle-Écosse. J'allais remettre à plus tard l'exploration des régions :

  • South Shore
  • Côtes acadiennes et Yarmouth
  • Baie de Fundy et vallée de l’Annapolis
  • Northumberland Shore

Il ne faut pas oublier que mon voyage est un voyage avec mon camion et moi-même et non pas un voyage pour visiter tout ce qu'il y a par où je passe. Ça ne me dérangeait donc pas trop de remonter vers le Nouveau-Brunswick pour évaluer ce que je devais faire avec l'état de mon camion. J'ai contourné Halifax vers le nord pour arriver à Port-Elgin au Nouveau-Brunswick. J'ai passé la nuit sur une plage assez achalandée. Il y avait certainement une vingtaine de véhicules. Il semblerait qu'il n'y a pas beaucoup d'endroits pour dormir en boondocking dans le coin. J'ai eu la chance d'avoir un voisin de plage qui est mécanicien en Gaspésie. Je voyais bien qu'il avait bu quelques bières, mais ses conseils m'ont été bien utiles. Selon lui, la problématique de ma direction provient du propshaft avant. Je savais ce que j'allais faire le lendemain en me réveillant.

Jour 3 : Petit-Cap, NB --> Summerside, PE (428 km)

Mon premier objectif en me réveillant était de graisser le propshaft avant. C'est un propshaft à double cardan ce qui normalement aide à ne pas avoir ce genre de vibration. Faut croire que ce n'est pas toujours le cas. Par chance que j'avais mes outils pour faire le graissage et que j'avais apporté deux tubes de graisse. J'ai fait un road test en montant vers le nord, histoire de me rapprocher de la maison. Mais après une vingtaine de kilomètres je me rend bien compte que le graissage du proshaft a fait diminué les vibrations et par le fait même mon niveau de stress. Au point que je me sentais à l'aise de me dirigé vers l'Île-du-Prince-Édouard. Je rebrousse chemin pour revenir à Port Elgin et planifier ma route pour l'Île-du-Prince-Édouard.

Le guide touristique de l'Île-du-Prionce-Édouard présente trois routes. J'opte pour aller faire le circuit côtier North Cape. J'ai confirmé une fois de plus que j'adore conduire le long des litorales. En passant de village de pêche en village de pêche. J'ai donc explorer à vitesse réduite toute cette route pour revenir dormir au bord de l'eau tout près de Summerside, PE.

Jour 4 : Summerside, PE --> Cape Bear, PE (426 km)

Puisque mon camion s'était bien comporté la veille j'ai décidé de poursuivre l'exploration de l'Île-du-Prince-Édouard. J'ai débuté par le circuit côtier du centre qui se nomme Côtes des pignons verts. Ce circuit va m'amener sur le circuit côtier des pointes de l'Est. Le circuit ne longe pas la côte cette fois-ci. Mais très fréquemment il y a des indications pour aller vers la côte. C'est surement pour ça qu'il porte le nom "pointes de l'Est". J'ai été explorer plusieurs de ces pointes. À l'une d'elle j'ai observé une colonie de Grand Cormoran qui nichait sur une falaise le long de la côte de l'Île-du-Prince-Édouard. J'aurais voulu utiliser mon drône pour les voir de plus près. Je ne l'ai pas fait pour deux raisons. La première est que ça aurait surement fait peur à ces oiseaux, j'ai imaginé qu'ils allaient tout s'envoler pour fuir ce drôle d'oiseau qui arrivait vers eux (mon drône) et que ça allait être la paguaille. J'aime beaucoup la nature, j'apprécie ce qu'elle m'offre mais pas au point de faire des actions nuisibles. Également le vent était pas mal trop fort pour faire voler un petit drône. Il n'y a aucune image qui vaut la peine de prendre si je perds mon drône. J'ai donc apprécié ce moment en les regardant et en ajoutant ces belles images à mes souvenirs. J'ai pris une photo mais j'étais si loin qu'on ne voit pas grand chose. J'ai poursuivi ma route pour m'arrêter à une autre pointe. Une des plus exceptionnel à mon avis, la point de Cape Bear. C'est là ou j'ai passé ma deuxième nuit sur l'Île.

Étape 16 - Périple des Amériques

🇨🇦 St. Paul, NL --> Cape Clear (Cabot Trail, NS)

Étape Cumulés
653 km 7003 km

Jour 1 : St. Paul, NL --> Cape Ray, NL (480 km)

J'ai débuté la journée par un très bon café tout en écoutant les récits de voyage du propriétaire du terrain où j'avais passé la nuit. Ensuite, la planification de ma journée m'a amené à visiter le parc national Gros-Morne.

J'ai pris le temps de faire deux randonnées pédestres. La première a été le sentier "Green Gardens". Ce sentier mène à un spectaculaire littoral de prairies verdoyantes, de falaises et d'éperons rocheux. Le sentier traverse des landes de serpentine et descend à travers la forêt pour atteindre le rivage à l'anse Old Man. De là, on peut descendre les escaliers jusqu'à la plage de roche. C'est un aller-retour de 9,5 km avec un dénivelé de 305 mètres.

La région des Green Gardens est composée de roches volcaniques formées par des éruptions qui se sont produites il y a plus de 550 millions d'années, lorsqu'un ancien continent s'est séparé et qu'un océan s'est formé. Aujourd'hui, ces roches et d'autres dans le parc fournissent des preuves géologiques importantes qui ont contribué à la désignation du parc national du Gros-Morne au patrimoine mondial de l'UNESCO pour son illustration de la tectonique des plaques.

Du haut des falaises, on peut voir les "Coussins de pierre". Ces basaltes en coussins ont été formés sous l'eau par un volcan sous-marin il y a 550 millions d'années, alors qu'un nouvel océan (maintenant disparu depuis longtemps) était en train de naître. Des basaltes en coussin se forment encore aujourd'hui sous la mer, dans des endroits comme la mer Rouge et Hawaï.

La deuxième randonnée a été le sentier "Tablelands". Les Tablelands font partie d'un groupe plus vaste de roches appelé l'ophiolite de la Baie des îles. Une ophiolite est une section de la croûte océanique et du manteau supérieur de la Terre qui a été soulevée et exposée sur terre. Les roches ophiolitiques se trouvent dans de nombreuses chaînes de montagnes, mais elles sont rarement aussi accessibles, visibles et inaltérées. Le nom ophiolite vient des mots grecs qui décrivent l'altération écailleuse souvent observée dans la péridotite. Ophis signifie "serpent" et lithos signifie "pierre".

Pour une plante, vivre dans les Tablelands, c'est comme pousser dans un dépotoir pollué. Les sols constitués de serpentine sont remplis de métaux et ne contiennent presque aucun élément nutritif, comme l'azote, le phosphore ou le potassium, et très peu de calcium. Dans la majeure partie des Tablelands, peu de sol s'est accumulé au cours des 10 000 dernières années depuis la dernière grande glaciation. Pire encore, les vents soufflent suffisamment fort pour dépouiller les arbres, et les cristaux de glace déracinent les plantes chaque année au printemps et à l'automne.

La plante que j'ai préférée est la sarracénie pourpre. Elle ne dépend pas des éléments nutritifs du sol pour sa survie. Elle préfère le prêt-à-manger : ses feuilles en cornet noient et digèrent les insectes.

Jour 2 : Cape Ray, NL --> Cape Clear (Highland du Cap Breton), NS (178 km)

En me réveillant, ma mission était simple : me rendre au traversier à temps. Puisque je devais être à l'enregistrement du traversier au plus tard à 7h15 et que j'avais 30 minutes de route à faire, je m'étais programmé trois alarmes pour être certain de me lever. C'était programmé pour 5:00, 5:08 et 5:15. C'est la deuxième alarme qui m'a vraiment réveillé. Je devais quitter rapidement alors le très bon café a dû attendre. À 5:20, mon camion était prêt à prendre la route. C'est ce que j'aime avec mon camion : camper et décamper se fait extrêmement vite. En ce moment, ce qui prend le plus de temps, c'est de déplacer mon matériel entre l'arrière du camion et le siège conducteur, selon si je dors ou si je conduis. J'ai bien hâte de me débarrasser du matériel en trop. Je pense bien que je vais réduire d'au moins un tiers ce que j'ai en ce moment.

Mission accomplie, je suis arrivé au terminal dans les temps. Je m'informe pour savoir si j'aurai assez de temps pour faire mon café avant qu'on débute l'embarquement. La réponse a été assez vague, du genre "oui, tu as le temps". J'installe ma tablette de cuisine, prépare mon café et mon déjeuné. Mon café n'a pas fini de couler que j'ai déjà des visiteurs qui me questionnent sur mon camion. Les discussions se prolongent, surtout avec Ron et Brenda. Ils vivent en Saskatchewan et sont venus visiter Terre-Neuve. Ils m'ont donné énormément d'informations sur les routes à prendre. Ils m'ont même offert une carte de la province en prenant soin d'inscrire leurs noms et numéros de téléphone pour que je les appelle lorsque je serai rendu là dans mon périple. La conversation se termine, je finis d'avaler mon café et ma toast froide. Puis, je range ma tablette de cuisine. À peine le temps de fermer ma fenêtre gullwing que je vois le premier véhicule de la file qui commence à avancer. J'étais le quatrième. Ouf... vite, je ferme ma porte arrière en m'assurant de ne rien oublier, je saute sur le siège conducteur, démarre le moteur. J'étais cinq secondes en retard. Cinq secondes qui n'ont pas trop paru aux yeux de l'employé qui me dirigeait, par chance.

Sur le traversier, je me suis payé un siège réservé. Grosse dépense, c'était seulement 11$. C'est quand même une traversée de près de 6 heures. Durant la traversée, j'ai regardé Terre-Neuve disparaître au loin, j'ai écouté de la musique, j'ai fait du ménage dans mes photos et vidéos. J'en prends tellement trop, surtout avec mon drone. Je filme presque tout le temps qu'il est en vol. Je pense que c'est une mauvaise habitude. Je devrais plutôt valider en volant ce que je veux filmer et ensuite refaire la séquence, mais cette fois avec la caméra qui enregistre.

Je me suis rappelé lors de mon débarquement du traversier de Blanc-Sablon à St. Barbe que la sortie va vite, il faut savoir par où aller en sortant du traversier. À St. Barbe, je m'étais trompé, j'étais confus, j'avais rebroussé chemin en saluant du même coup tous mes nouveaux amis que je m'étais faits dans les derniers 90 minutes. Ils devaient tous se demander ce que je faisais à revenir sur mes pas. En fait, c'est comme si je revenais sur le bateau, mais à ce moment-là, je pensais prendre une route que j'avais manquée. J'ai donc dû refaire un deuxième demi-tour pour m'arrêter et regarder la carte pour savoir vraiment où aller. Donc cette fois-ci, je m'étais préparé d'avance en programmant un trajet avec Google Maps pour me rendre à la station d'essence la plus proche.

Une fois le réservoir rempli, je me dirige vers la "Cabot Trail". La Cabot Trail est l'une des routes les plus pittoresques et emblématiques du Canada. Elle s'étend sur environ 300 kilomètres et fait le tour de la majeure partie de l'île du Cap-Breton. La Cabot Trail serpente à travers des paysages à couper le souffle, offrant des vues panoramiques sur l'océan Atlantique, des falaises escarpées, des vallées verdoyantes et des forêts denses. La route traverse le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, où les montagnes majestueuses rencontrent la mer, créant des panoramas spectaculaires et des opportunités infinies pour la randonnée, l'observation de la faune et la photographie.

Après une trentaine de kilomètres sur la Cabot Trail, je décide de m'arrêter à un magasin général pour voir si je ne trouverais pas un autocollant de la Cabot Trail à coller sur mon camion. Comme toujours, la première chose que l'employé me dit concerne mon camion. Il fait de l'effet, mon tracteur. J'en suis bien fier d'ailleurs. La discussion s'est terminée après qu'il m'ait parlé d'un très bel emplacement qui donne une superbe vue sur la vallée au milieu des Highlands du Cap Breton. Il pointe sur une carte pour me montrer l'endroit précisément. Il me dit que ça s'appelle Cape Clear et que c'est un endroit fantastique qui vaut le détour. On doit passer par la route d'Hydro, dépasser les quatre lacs, puis poursuivre la route avec quelques embranchements pour finalement y arriver. J'ajoute l'endroit approximatif sur mon application Gaia GPS pour être en mesure d'y arriver plus facilement. Ensuite, j'achète mon autocollant et prends la route pour me rendre vers Cape Clear.

La route de gravelle était pas mal ardue au début avec des nids-de-poule à toutes les 50 mètres. Ma vitesse était très réduite. Après 10-15 km de nids-de-poule, ça s'est amélioré. Je me suis posé plusieurs fois la question si je devais poursuivre ou faire demi-tour. Je me disais toujours qu'au pire, si je ne trouve pas ou si c'est moche, j'aurais fait un peu d'exploration.

Rendu à la fin, selon mon appli Gaia GPS, il n'y avait pratiquement rien. Mais ma curiosité m'a fait continuer un peu plus loin sur la route. Après quelques tournants, je vois une petite pancarte sur le bord avec l'indication Cape Clear et une flèche. J'ai suivi les indications pour finalement arriver à la bonne place. Je voyais au loin qu'il y avait déjà un pick-up avec une tente de toit ouverte au bout du chemin. En arrivant, je baisse ma fenêtre et je lui dis en riant dans mon super franglais : "Hey, you take my spot !!". Je débarque et je n'ai même pas le temps de dire 2-3 mots qu'il me demande si je suis Québécois. Il l'était aussi. Il était arrivé un peu plus tôt avec sa blonde qui est enceinte et leur chien que je décrirais comme un magnifique gros toutou.

Par chance qu'il me restait de la Labatt 50 dans mon camion. Je mets les cinq canettes qui traînaient au milieu de mon fouillis dans mon frigo tout en sortant les deux qui étaient déjà froides. On a descendu ces bières tout le long de la soirée en placotant de tout et de rien, c'était fantastique. Merci Jérémy et Maxandre pour cette belle soirée.

Périple des Amériques - 015

🇨🇦 St. Anthony, NL --> St. Paul, NL

Étape Cumulés
429 km 6350 km

La matinée a débuté par la visite d'un iceberg. Ce iceberg que je décrirais comme étant un immense iceberg flottant dans une eau calme et sombre. L'iceberg a une forme complexe avec plusieurs sommets et des arêtes nettes, créant des textures ondulées et striées à sa surface. La base de l'iceberg est légèrement immergée, révélant une teinte turquoise là où la glace rencontre l'eau, ce qui contraste avec le blanc éclatant de l'iceberg lui-même.

En arrière-plan, on voit une côte verdoyante avec des collines douces et des rochers sombres le long du rivage. Le ciel au-dessus est clair, avec seulement quelques nuages dispersés. La scène est paisible, et l'iceberg semble isolé, flottant tranquillement près de la côte.

Puis la route m'a guidé pour le reste de la journée. J'ai aperçu des caribous de Terre-Neuve au Parc National de Port au Choix, NL. Encore une fois, j'ai failli passer tout droit, mais ma curiosité m'a sauvé.

Ce soir, je me trouve à St. Paul, NL. Dès que je me suis installé, le propriétaire du terrain où je campe est arrivé. Il vit au Vermont et a acheté ce terrain dans les années 70 pour la somme dérisoire de 1500 CAD, à une époque où le taux de change était d'environ 50%. Quelle aubaine ! Nous avons discuté toute la soirée de ses voyages. Il a attrapé le virus des voyages dès l'âge de 10 ans grâce à son père. Il a visité pratiquement tous les parcs nationaux des États-Unis. Retraité depuis six ans, il revient de temps en temps voir son terrain, profitant ainsi de la tranquillité et de la beauté de la nature.

Jour 12, 13 et 14 - Périple des Amériques

🇨🇦 Gagnon, QC --> Happy Valley-Goose Bay, NL --> Blanc-Sablon, QC --> St. Anthony, NL

Jour 12 Jour 13 Jour 14 Cumulés
825 km 707 km 366 km 5921 km

À l'avenir, je vais convertir mes publications journalières en publications d'étape, comme celle que vous lisez en ce moment. Cela va me permettre de publier à un rythme qui me ressemble plus.

J'ai dû passer rapidement le Labrador par crainte de la fermeture de la route en raison des feux de forêt dans la région de Churchill Falls. Ensuite, rendu à Happy Valley-Goose Bay, j'ai eu la mauvaise surprise de voir le support de mon garage se tordre. Mon garage, c'est la grosse boîte à l'arrière de mon camion. J'avais cru voir dès Sept-Îles une légère torsion, mais je me disais que c'était parce que mon camion était en pente. Mais non, il commençait bien à se tordre. Notez bien que ce n'est pas la structure de mon garage qui se tord, mais bien le "Tire Carrier" sur lequel j'ai attaché le garage. J'imagine que le levier de 18 pouces du garage, accompagné par le poids de mes deux jerrycans que j'ai dû remplir à Fermont pour avoir assez de diesel pour éviter les stations-services de Churchill Falls qui étaient fermées, a causé cela. Bref, il est cassé. J'ai eu un bon coup de déprime en voyant ça, surtout que j'avais déjà trop de matériel dans le camion. Et maintenant, je devais y ajouter tout ce qui était dans le garage. Je suis pas mal coincé à l'intérieur. Je vais vivre avec, ce n'est pas comme si j'avais le choix. De plus, dans les derniers jours, je réalisais qu'après le périple de l'Est du Canada, j'allais devoir enlever le garage car c'est pesant et ça me limite un peu avec l'angle de départ. J'ai pensé sur le coup l'enlever et tout mettre dans un conteneur. J'ai changé d'idée car il y a quand même pas mal de choses que je peux récupérer, mis à part le tire carrier qui est tordu.

Donc, tout cela à une station-service au milieu de Happy Valley-Goose Bay m'a fait vivre de drôles d'émotions. J'avais l'impression d'être dans tous ces types de villes, mais tout à la même place et en même temps. J'avais l'impression d'être dans la rue du snackbar du film "Retour vers le futur", au milieu du monde sans loi ni ordre du type qu'on voit dans le film "Mad Max", et également dans le bar "La Cantina" de "La Guerre des Étoiles" où se retrouvent souvent des malfrats, des pilotes, des truands, des contrebandiers de toute la galaxie. Je vous jure, c'était toute une expérience. J'en ai discuté avec quelques locaux que j'ai rencontrés plus loin sur la route et ils ont confirmé que mon ressenti était tout à fait justifié.

En quittant ce coin de pays, je me suis dit que j'allais trouver un petit emplacement en forêt pour m'installer pour la nuit. Et qu'est-ce que je vois au loin sur la route ? Un ourson noir qui gambade de gauche à droite, ne sachant pas où aller jusqu'à ce qu'il entende mon camion, il retourne dans le bois. Je me suis dit que mon campement ne serait pas trop proche d'ici. Ourson présent signifie immensément que la mère est tout proche.

J'ai arrêté 100 km plus loin sur le bord d'une petite rivière. Et là, j'ai vu ce que la nature offre en termes de maringouins. Je n'en ai jamais vu autant de ma vie. Ces insectes ont été présents en ces quantités tout le reste de ma route au Labrador. Comme mon camion est fait pour vivre dehors, j'ai opté pour conduire le plus possible, me coucher, conduire, me coucher. Je sais que j'ai l'impression de me plaindre, mais c'est surtout pour avoir un souvenir de ce que j'ai vécu au Labrador. Je n'ai même pas été capable de me faire un café le matin. J'ai fermé le toit et quitté rapidement. Ma route entre Happy Valley-Goose Bay et Port Hope Simpson, qui fait plus de 300 km, se résume à l'assassinat d'une cinquantaine de maringouins, certains étant bien saignants de ce qu'ils venaient de me sucer, et par chance, la majorité était ajunt.

C'est rendu dans le coin de Red Bay que le paysage est devenu magnifique. J'ai même été surpris après un tournant en voyant un iceberg directement devant moi. Je me suis demandé si ce n'était pas une décoration, mais clairement, au large, c'était bien un iceberg. Je n'avais même pas imaginé que j'allais en voir. Ça ne m'était pas passé par la tête. Demain, par contre, je vais aller en voir un de plus près ; il paraît qu'il fait plus de 70 mètres de hauteur. Donc la route entre Red Bay, Blanc Sablon jusqu'à Vieux-Fort (Old Fort) est digne d'un film. Des dénivelés de 17% sur 800 mètres, je vais vous dire que j'ai dû encore une fois utiliser le régime bas de la boîte de transfert pour monter ça.

Aujourd'hui, j'ai traversé sur l'île de Terre-Neuve avec le traversier du matin, ce qui allait me donner la journée pour conduire sur la Viking Trail. Demain, après avoir été voir l'iceberg dans la baie de St. Anthony, je vais terminer cette route demain en me dirigeant vers le parc national du Gros Morne.

Ah oui, j'ai revu les gens en voilier que j'avais croisés à Kégaska il y a quelques jours. Tout un hasard car je venais d'aller au bout de deux routes et je trouvais que j'en avais assez vu de cette section de la Vicking Trail. Je commence à tourner pour poursuivre et je me dis : allons quand même voir à quoi ressemble Cook's Harbor. Rendu au port, je vois un gars arriver en courant. C'était François, qui m'avait vu arriver et reconnu mon camion. Il m'a fait visité leur voilier et on a partagé un beau petit moment avant que je reprenne la route vers là où je suis en ce moment.

Jour 11 - Périple des Amériques

🇨🇦 Franquelin, QC --> Manic-5, QC --> Gagnon, QC

Étape Cumulés
460 km 4023 km

La journée a débuté par une petite jasette avec Colin qui passait sur le sentier de Franquelin en 4 roues avec son chien Roméo assi dernière lui avant de reprendre la route vers Baie-Comeau. J'ai fait le plein de mon réservoir standard et j'ai également rempli deux jerrycans de 20 litres en cas de besoin. Au bureau touristique de Baie-Comeau, on m’avise que Churchill Falls a reçu l’ordre d’évacuer à cause des feux de forêt. Je croise les doigts pour être capable de passer demain avant que la route ne soit fermée. Mais je ne me stresse pas non plus. En passant par Manic-5, j’ai pris le temps de faire la visite guidée qui débutait à 15h30. J’avais presque trois heures pour parcourir les 220 km entre Baie-Comeau et Manic-5. Malheureusement, je suivais un camion chargé à bloc, et la faible puissance de mon camion m'empêchait toute manœuvre de dépassement sur ce type de route. Cela m'a donc pris les trois heures complètes pour me rendre. Normalement, ça ne me dérange pas trop de rouler lentement, mais pas aujourd’hui. Je ne voulais pas manquer cette visite guidée.

L’automne dernier, j’ai visité plus de huit centrales, mais seulement de l’extérieur. Je voyais les digues, les barrages, les évacuateurs de crues, etc. Mais visiter l’intérieur d’une centrale avec un guide, c’est vraiment mieux. J’ai quitté Manic-5 vers 17h45 pour poursuivre ma route vers Fermont, tout en sachant que je ne l’atteindrai pas ce soir. Durant le premier kilomètre de la route 389 après Manic-5, il y a trois côtes, deux de 10 % et une autre de 17 %. J’ai dû utiliser le régime bas de ma boîte de transfert pour réussir à les monter.

Ce soir, je suis dans la ville fantôme de Gagnon. J’ai voulu dormir au cimetière, mais la peur m’a gagné (hahaha). Alors je suis dans un emplacement qui fera l’affaire pour dormir, mais pas plus.