🇨🇦 Bégin, QC --> Mont-Valin, QC
Étape |
Cumulés |
194 km |
1550 km |
À mon réveil, comme tous les matins, je prépare ma journée en validant mon itinéraire et les points d'intérêts à visiter. Quoi que je sois un peu faible là-dessus pour le moment. Je vais m'améliorer et ferai un peu le touriste prochainement. Ce matin, à mon grand malheur, mon internet ne fonctionnait pas. Pourtant, la veille, tout était parfait. J'ai commencé par redémarrer mon téléphone ainsi que mon antenne Starlink. Rien ne fonctionnait. Je me suis dit que puisqu'il y a des millions de frappe-à-bord, peut-être qu'ils avaient mangé mon câble réseau sur le toit. J'ai même vérifié. Il s'en passe des choses dans nos têtes quand on est hors de notre zone de confort. Parce que oui, je fais ce périple des Amériques, mais ça ne veut pas dire que je ne suis pas nerveux ou inquiet. Ça veut juste dire que j'accepte certains désagréments pour être en mesure de faire ce voyage.
Bref, après un bon bout de temps à valider ce qui pouvait causer cette panne, j'ai fini par penser à mon VPN. J'utilisais un VPN lorsque j'habitais un petit studio à Orford puisque le réseau Wifi de la place était ouvert (non protégé). Alors, je me suis protégé en utilisant un VPN. En ouvrant mon application VPN, je vois que mon abonnement est échu depuis minuit. Voilà ! Je venais de trouver le coupable. J'utilisais ce VPN autant sur mon téléphone que sur mon ordinateur. Je déconnecte le VPN et tout se remet à fonctionner. Hourra !
Ma principale mission ce matin était de trouver où aller prendre une vraie douche. Se laver à la mitaine ça se fait, mais à ma quatrième journée, je devais prendre une vraie douche. J'ai décidé d'utiliser l'application iOverlander pour voir s'il y avait des options de des douches à proximité. L'application est vraiment bien, j'ai trouvé qu'il y avait des douches au Parc national des Monts-Valin. Puisque j'ai ma carte de la Sépaq alors c'est là que je vais aller me laver.
Après ma douche, je vais jaser avec les gens de la réception. Ils me suggèrent de faire la randonnée sur sentier principal du parc. D'une durée de 2 1/2 heures pour un total de 8 km aller-retour et une ascension de plus de 340 m. Le cardio va se faire aller. Je me prépare un sandwich pour le manger au sommet et pars aussitôt. Le premier kilomètre jusqu'au lac des Pères se fait pas mal facilement, cette section est classée facile. Vient ensuite la section classée difficile, et j'ai pris des dizaines de pauses durant la montée. À 150 m du sommet, mon pied gauche glisse une grosse roche et je me retrouve avec une foulure mineure. Je tiens ma cheville très fort pour atténuer la douleur tout en me demandant comment je vais faire les 4 km de descente ardue avec une seule jambe stable. Je décide de manger là où je suis tombé, c'était clair que je n'allais pas me rendre au sommet. Après avoir dîné, je teste mon pied et j'arrive à le poser pour garder l'équilibre. Fiou, la descente risque d'être longue, mais au moins je n'aurai pas besoin de secouristes.
Au début de la descente, le mollet de ma jambe droite commence à cramper. Ça m'a rappelé la fin du triathlon IRONMAN 70.3 que j'ai fait en juin 2012. Après avoir nagé 1900 mètres, pédalé 90 km et couru 19 des 21 km, les mollets de mes deux jambes étaient complètement crampés. Je devais les étirer à tous les 300 mètres. J'avais si peur de ne pas pouvoir monter le petit pont qui allait m'amener à la ligne d'arrivée. Ce matin, mon mollet n'était pas en aussi mauvaise posture qu'en 2012, mais ça m'a permis de me rappeler quoi faire pour pouvoir continuer ma descente. Rendu en bas, je retourne prendre ma deuxième douche de la journée.
Je repasse par la réception et je leur parle de l'itinéraire que je vais empruter en quittant le parc. Les deux se regardent et m'informent que c'est impossible de passer par là. Premièrement, le chemin que je voulais emprunter dans le parc n'ouvre que demain. Deuxièmement, le chemin est fait pour les motos et les quads. Troisièmement, ce n'est pas clair pour eux si les ponceaux sur ce chemin sont tous en état pour accueillir mon camion de 3,2 tonnes. Ils me proposent de passer par la route 172 et de valider avec l'accueil de la Zec Martin-Valin si je peux tout de même me rendre dans la direction que je voulais (sans la route de la Sépaq évidemment). C'est ce que j'ai fait et les guides de la Zec m'ont montré par où passer.
Mon trajet dans la Zec a bien été jusqu'à ce que je vois une pancarte indiquant "Fin des panneaux routiers" ou quelque chose du genre. Je voyais sur l'application TQT qu'il me restait encore 11 km à faire avant de sortir de la Zec. À ce moment-là, je n'étais pas tout à fait dans ma zone de confort, surtout que les tuiles par défaut de mon application Gaïa n'affichaient même plus de route où j'étais en train de rouler. J'ai pensé faire demi-tour, mais avant j'ai branché mon Starlink et validé avec les images satellites de Google Maps si on voyait des images de routes. Et oui, les routes ou plutôt les chemins de terre étaient bien sur les photos satellites.
En passant, dans cette section assez sinueuse, ma vitesse maximale était de 40 km/h et je roulais la majorité du temps à moins de 30 km/h. J'ai fait près de 25 km dans ces sentiers magiques avant de m'arrêter pour la nuit. Magiques puisque mon camion est fait pour rouler dans ces sentiers. J'utilise les rapports bas de ma boîte de transfert. En régime bas, je me demande bien ce qui arrêterait mon camion, il est si puissant dans cette configuration.
Il me reste 175 km à faire avant de retrouver l'asphalte de Forestville. J'espère tout de même avoir des sections où je pourrai circuler un peu plus vite. Sinon, je prendrai le temps de vivre le moment présent comme on le dit si bien. Et je suis rendu pas mal bon là-dedans.